Dans son livre Travailler aujourd’hui, Nicolas Latteur, sociologue, formateur au CEPAG, entend parler du travail à partir de la parole des salariés. Plus de quarante personnes issues de secteurs d’activité très divers y témoignent.

Leurs récits décrivent les pénibilités du travail. On y rencontre des travailleurs surchargés, pressurés, obligés de cumuler 2 « jobs » pour finir le mois, amenés à frauder avec leur propre éthique pour conserver leur boulot, forcés à prendre des risques avec la sécurité… Surveillés, évalués à chaque minute, au moindre geste, dans des conditions de travail insupportables, fragilisés par des appréciations rarement positives… Les conditions de surveillance numérique qui touchent tous les aspects de la vie, envahissent également le monde du travail et permettent des évaluations toujours plus arbitraires par les « patrons » mais aussi par les clients ou les « utilisateurs ». Que deviennent le petit hôtelier dont le client n’est pas satisfait, le médecin qui n’a pas voulu faire une ordonnance, l’ « auto-entrepreneur » ubérisé qui reçoit une note de 1 à 2 par un client de mauvais poil… Ils sont seuls face à une plate-forme !

Cette évaluation constante au travail, la précarité et les atteintes à la santé produisent une profonde dégradation des conditions de travail.

Cependant dans ces témoignages, des voies sont tracées pour construire des résistances au travail intenable. Des individus et des collectifs tentent d’intervenir et d’échapper à leurs conditions de salarié exploité. De nouvelles perspectives se dessinent pour les combats d’aujourd’hui et de demain. Elles permettent d’enrichir le débat sur une question essentielle que nous ne manquerons pas d’aborder : comment lutter ?

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