Dialogue entre les peuples européens, pour une démarche pacifique!
[Eric Nemes]660 participants au lieu des 300 attendus dans une ville bien aménagée pour piétons et cyclistes. Une rencontre conviviale et ouverte aux Strasbourgeois grâce à une partie de programmation en français.
Le 8 mai, jour anniversaire de la capitulation de l’armée nazie, dans sa conférence sur la guerre en Ukraine, Manfred Westmayer a rappelé les événements survenus depuis 2013. Aujourd’hui presque toute l’Ukraine est en ruine. De nombreux civils ont perdu la vie, plus de 600 000 soldats (russes et ukrainiens) ont été tués ou grièvement blessés. Les mouvements pacifistes n’ont pu se faire entendre, et pourtant il va bien falloir que des diplomates négocient le retour à la paix.
Le 9 mai, jour où est célébrée la déclaration de Schuman de 1950 sur la Communauté européenne du charbon et de l’acier, Mireille Grosjean a rappelé à quel point l’Europe (ses institutions et ses peuples) est un mélange hétéroclite. La limite entre l’Europe et l’Asie est arbitraire et peut unir les peuples autant que les diviser. La Russie a une partie asiatique et européenne, tout comme la Turquie. La Géorgie, l’Azerbaïdjan et l’Arménie sont européens par la langue mais asiatiques géographiquement. Et les institutions ? Une réalisation importante du Conseil de l’Europe, créé en 1949, est le Cadre européen commun de référence pour les langues. De 6 états membres, l’ Union européenne est passée à 27 (après le départ du Royaume Uni), et de nombreux Etats sont candidats. L’AELE/EFTA est une association européenne de libre-échange qui comprend la Suisse, la Norvège et l’Islande. Enfin l’OTAN/NATO est l’organisation de défense et elle inclut les USA et le Canada. Elle a mentionné l’importance des droits fondamentaux européens : la démocratie, la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, la solidarité.
Pour se faire entendre aujourd’hui, qu’il s’agisse de recherche ou de politique, il faut maîtriser l’anglais. Or d’après Eurostat, un tiers des Européens ne parlent que leur langue maternelle (dans certains pays comme la Hongrie, c’est même 50%) et ne pourront donc comprendre un document publié en anglais. C’est là une discrimination dont on entend trop peu parler. Ajoutons l’inefficacité en termes de communication quand des députés et bureaucrates s’expriment dans une langue qu’ils maîtrisent mal.
Deux ateliers de Kristin Tytgat sur l’Europe et la paix abordaient des questions délicates, comme de savoir pourquoi de moins en moins de gens vont voter et pourquoi l’éloignement historique de la seconde guerre mondiale ramène des discours belliqueux et de haine. Il est important de comprendre les ressorts de la propagande militaire (voir Anne Morelli). Une guerre, ce sont des dirigeants (qui se connaissent) qui décident de détruire des infrastructures et de tuer des militaires et des civils qui eux ne se connaissent pas.
Le 11 mai, après la conférence d’Anne Morelli sur la propagande militaire, j’ai parcouru les 30 panneaux de l’exposition « Résister à la propagande militaire » qui illustrent dix principes élémentaires : ce n’est jamais nous qui voulons la guerre, l’ennemi a le visage du diable, nous défendons une noble cause et nos bavures sont involontaires, etc. Avec comme conclusion : que faire avant d’agir : douter douter douter encore !
Le dimanche, Sean Ryan exposait notre proposition d’accélérateur multilingue : utilisons l’espéranto pour améliorer l’apprentissage des langues. Malheureusement, les instances de l’UE soutiennent que chaque enfant doit apprendre l’anglais. Or des tests de connaissance de la 2e langue montrent que seulement 13% atteignent le niveau B2 et seulement 1% le niveau C1. Heureusement, le rapport du Dr Gazola à l’UE, qui traite le problème en détail, va être lu au sein de la Commission nouvellement constituée. Par ailleurs, d’autres États devraient suivre la Pologne et déclarer officiellement que l’espéranto fait partie du patrimoine européen.
La clôture fut très intense. Je vous invite à découvrir la chanson du groupe Kajto MANIFESTE ‘SANS PEUR’ sur le droit pour tous les enfants du monde de jouer ! Et pas à la guerre. Tous les membres du Congrès ont repris le refrain en chœur et j’ai pleuré d’émotion. Cette chanson est un résumé si simple de notre expérience européenne… https://youtu.be/oleyMmMYyOM (texte en français dans la version complète sur notre site). Diffusons-le, reprenons-le à notre tour !