Après plusieurs épisodes qui s’en étaient un peu éloignés, il est temps de revenir à nos fondamentaux : l’économie et la finance. En effet, s’il est un marché en pleine croissance c’est bien celui de l’intelligence artificielle. En 2024, le marché de l’IA pèse déjà 196.000.000.000 de dollars. Et, les experts lui prévoient une valorisation explosive dans les cinq prochaines années. Ces technologies nourrissent toutefois de nombreux fantasmes et les pronostics quant à sa valorisation d’ici 2030 n’y échappent pas. Plusieurs études s’accordent cependant sur le fait qu’elle pourrait connaître une croissance de 1400 % et atteindre une valorisation de 1,81 billions de dollars dans cinq ans, alors que le secteur ne générait que 10 milliards de dollars par an il y a 6 ans. Par ailleurs, de nombreuses études annoncent que la majorité des entreprises (dans les 90%) affirment que l’IA leur permet d’être plus compétitives, d’augmenter leur chiffre d’affaire et qu’elle est une priorité pour elle dans les années à venir. L’intelligence artificielle semble avoir de beaux jours devant elle.
Si ces technologies ont soulevé un enthousiasme débridé, des analyses montrent toutefois que moins d’un projet d’IA sur deux lancés en 2024 ont montré un retour sur investissement alors que l’on était plus proche de six projets sur dix en 2021. En juin, Goldman Sachs déclarait : « Les entreprises prévoient des investissements massifs en IA, estimés à 1 000 milliards de dollars, mais elles peinent toujours à dégager une valeur tangible. » D’après Les Echos, de plus en plus de questionnements émergent sur l’intérêt réel de l’intelligence artificielle dans les entreprises, elle serait un puits de dépenses qui ne paye pas encore. Si l’on prend le géant de l’intelligence artificelle OpenAI, il devrait perdre jusqu’à 5 milliards de dollars cette année, selon The Information. Et il en va de même pour les autres géants de la tech qui ont consacré jusqu’à 70 % de leur chiffre d’affaire à ces technologies, avec des retombées plus que timides. Ils doivent aujourd’hui rassurer leurs actionnaires qui ne voient pas poindre le bout du nez des promesses annoncées et faire face à ce mécontentement. Google, par exemple, a vu ses revenus publicitaires s’effondrés. Pourtant, Sundar Pichai, le patron de Google, qui avait décrit l’évolution de l’IA comme « plus profonde que le feu ou l’électricité » affirme aujourd’hui que « tout se passe comme prévu ». Est-ce pour se rassurer lui-même, pour rassurer ses investisseurs ou tout se passe-t-il réellement comme prévu. Cela me fait penser aux débuts d’Amazon qui était aussi en perte colossale et Jeff Bezoz de rétorquer à ses détracteurs que s’il avait fait des bénéfices les premières années cela aurait été un accident.
