[Jacques Jordens]

Les défis à relever sont énormes et nous souffrons d’un manque total de démocratie. Une démocratie qui n’est pas au rendez-vous et un capitalisme qui ne cesse de nous étouffer. Un capitalisme effréné qui rend impossible à mettre en place toutes mesures qui pourraient endiguer un tant soit peu les dérives du climat et à freiner l’extinction de la biodiversité que nous voyons de plus en plus disparaître autour de nous.

En fait, la comédie qui se joue en France démasque tous les vaudevilles que nous jouent nos représentants politiques et cela partout dans le monde occidental. Cette représentation burlesque qui se déroule en Europe dans un grand théâtre de marionnettes où les marionnettistes ne sont rien d’autre que la main invisible du marché manipulée par une oligarchie financière mondiale.

Les règles que cette oligarchie financière mondiale nous impose sont des dogmes qui ne souffrent à leurs yeux aucune alternative. Les professeurs d’économie, les experts reconnus par le système… tous ceux qui sont autorisés à s’exprimer dans les médias officiels sont tous englués dans ces dogmes qu’ils ne peuvent ou qu’ils ne veulent pas remettre en question. Ils répètent à tue-tête à qui se laisse séduire par leurs chants qu’il n’existe aucune autre alternative à leurs préceptes. Ce faisant, ils nous enfument, ils nous hypnotisent toujours plus pour nous endormir.

En prétextant défendre un libéralisme vertueux, ils entrainent notre espèce vers un futur bien hasardeux. En imposant le profit comme seule alternative, ils balayent d’un revers de la main toutes autres réalités humanistes. Ils restent ainsi dans une logique qui s’écarte totalement de nos besoins fondamentaux, de nos préoccupations. Un capitalisme non régulé, débridé et soutenu par une gestion étatique néolibérale qui depuis les années 70 confisque une part trop importante de la production des richesses. Il réduit d’une part notre pouvoir d’achat, mais encore plus grave, il compromet de façon importante, voire dramatique, les finances de l’état qui aujourd’hui ne sont plus ou pas en capacité de réaliser les investissements nécessaires à notre survie. Des finances qui ne sont même plus capables de financer ses services régaliens, en fait l’Etat est de fait en état de faillite.

Ils prétendent et annoncent qu’ils ne font que suivre l’évolution du marché, mais le plus étonnant c’est que le marché c’est nous qui le faisons, c’est nous qui par nos habitudes ou nos comportements d’achat, créons ce fameux fantôme. Nous nous rendons complices de cette fameuse main invisible. Une main que nous activons, sans même nous en rendre compte, une main qui nous étrangle tous les jours un peu plus.

La mondialisation du capital est aujourd’hui un fait irréversible que plus personne ne peut contrer, on ne peut donc que s’adapter aux nouvelles réalités. D’ailleurs, comment vouloir le contrer, quand le mondialisme s’impose de lui-même ? En tant qu’humaniste je ne peux que l’accepter. Nous vivons de plus en plus dans un gros village qui s’appelle TERRE. Mes voisins, sont des personnes, noires, jaunes, rouges ou blanches, et mes amis à deux ou à quatre pattes vivent les mêmes préoccupations que moi, nous rêvons tous de survie, d’amitié, d’amour et de bonheur.

J’ai bien peur que dans ce contexte, nous ne puissions compter que sur nous-mêmes. Il est illusoire de croire qu’il suffirait de changer un président, un ministre ou autre, pour changer quoi que ce soit à notre lente descende aux enfers.

Face aux violences qui nous sont faites et confrontés à un avenir hasardeux, il nous faut absolument penser résilience, à toutes heures du jour et de la nuit nous devons penser à notre survie et à celle de nos enfants.

Le plus important est de se rendre compte que le changement ne peut venir que de nous. Nous devons faire évoluer de façon positive nos comportements, car une certaine décroissance est certainement la seule solution. La question à se poser est de savoir si elle sera douce ou violente ?

Si on doit remettre en question le consumérisme, cela ne pourra se faire que si nous acceptons rapidement de sortir de nos zones de confort.

Qui aujourd’hui est capable de sortie de sa zone de confort ?

La solution doit s’établir au niveau individuel. Chacun doit revoir sa façon de consommer, analyser ses propres besoins en oubliant tout ce qui n’est que futile et parfois inutile, qui pour la plupart des cas répond à des envies impulsives liées aux publicités qui aliment le consumérisme ambiant. Chacun doit aussi améliorer sa propre résilience face aux défis qui nous sont imposés. Cette résilience ne peut se faire que si nous développons dans nos quartiers des solidarités interpersonnelles.

Il y a toutefois, une bonne nouvelle, généralement nous le faisons déjà naturellement, mais nous allons devoir aller plus loin. Beaucoup de solutions et d’initiatives, existent déjà et elles continuent à voir le jour un peu partout dans le monde, mais si une révolution doit avoir lieu, elle ne pourra être qu’individuelle, nous devons être capables de nous changer nous même avant d’être une révolution collective.

Au niveau politique, les non-dits sont tellement habituels que cela en devient risible. Comment peuvent-ils encore nous regarder dans les yeux, comment ne sont-ils pas simplement honteux ?

Si le RIC est une réelle avancée en termes de démocratie, il ne peut servir qu’à contrôler la démocratie représentative. Le RIC n’a pas vocation à remplacer les attributions des élus et des technocrates qui aujourd’hui gouvernent. Il est là pour éviter les dérives que le pouvoir peut engendrer.

En terme de financement de l’état, une solution existe et n’est que très rarement évoquée, c’est la taxation sur toutes les transactions financières. Une solution qui pourrait être facilement et rapidement mise en place. Une solution pour contrer l’évasion fiscale organisée et institutionnalisée par la Commission européenne et son président monsieur Junker. Par leurs silences, ils nous enfument et déclarent que ce sont des pratiques légales qu’ils ne peuvent remettre en question. Des lois et des accords bilatéraux scellent sur papier cette injustice sociale. Une évasion fiscale qui rend impossibles tous les investissements nécessaires. Un fléau qui sévit dans tout le monde occidental.

Si ces deux alternatives aux dogmes énoncés sont bien réelles, on ne peut s’attendre de l’obtenir du monde politique actuel inféodé à l’économie de marché et à son obligation de profit. On ne peut demander à un politicien ce qu’il est incapable de nous donner.

Le dilemme de notre situation est celui-là. Quand je souhaite plus de démocratie j’ai en face de moi une évidence et j’ai difficile à écrire les lignes qui suivent, car elles vont à l’encontre de mon idéologie personnelle. Je suis persuadé que collectivement aujourd’hui, nous ne sommes pas prêts à sortir de nos zones de confort. Ce qui me conduit à écrire que les mesures indispensables à prendre pour notre survie ne pourront donc être imposées que par autorité, elles ne pourront être qu’IMPOSÉES que par un “pouvoir fort”. Des mesures qui seront de toute manière très impopulaires, injustes, voire imbuvables, par la majorité d’entre nous.

Nous en sommes là.

Mais si la vérité est toujours lente à se faire entendre, la réalité nous rattrape et il est temps de nous poser les bonnes questions et de leur réclamer des comptes. Renseignez-vous, informez-vous en prenant connaissance et en regardant plusieurs vidéos reprise dans le lien ci-dessous.

La guerre civile est-elle inévitable ?

Jacques Jordens, 7 janvier 2019


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