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Une date historique ? Oui, à plus d’un titre.

Nous étions beaucoup plus que 140 000 le mardi 14 octobre dans les rues de Bruxelles, tant et tant qu’il a fallu dédoubler le cortège, que la tête de manifestation était déjà arrivée au Midi alors que des trains arrivaient encore au Nord, dans une gare aussi bondée que ces convois qui convergeaient vers la capitale. Certains ont d’ailleurs renoncé à en sortir et ont repris le train du retour. D’autres n’ont jamais pu quitter le quai de leur gare, comme à Ans.

Un jour aussi marqué par la violence policière. Il était difficile de l’imaginer quand on marchait dans les premiers groupes : les forces de l’ordre étaient très discrètes. Mais à l’arrière, devant l’Office des étrangers, le Hilton, la gare centrale, le Mont des Arts, des robocops et des policiers cagoulés en civil ont déployé une répression aveugle et disproportionnée (voir le mini-reportage du média indépendant Yurbise sur sa page Facebook). Ceci, combiné à la morgue d’élus MR et aux déclarations va-t’en-guerre de notre nazillon de ministre de la défense (qui veut des FN-303, des fusils tirant des balles en caoutchouc, histoire de pouvoir mutiler tranquille, comme cela se fait en France depuis les Gilets jaunes), fait redouter une accélération d’un processus d’éloignement de principes démocratiques. Elles devraient servir à quoi, les forces de l’ordre ? À protéger les citoyen·nes, y compris quand elles et ils manifestent leur opposition à des mesures gouvernementales.

On en oublierait les impérieuses raisons qui ont poussé tant de gens à aller manifester : la ‘mise sur pause’ des programmes visant la protection de l’environnement et l’atténuation des effets du dérèglement climatique, les exclusions du chômage, la remise au travail des malades de longue durée, l’allongement de la durée du travail en années (recul de l’âge de la pension) et en heures (davantage d’heures supplémentaires « fiscalement avantageuses », travail « de nuit » qui ne commence qu’à minuit…), la limitation des allocations familiales et la fin des avantages ‘famille nombreuse’, les mesures touchant l’enseignement reprises dans le blog précédent, toutes celles qui portent atteinte à la culture : l’imposition d’un minerval dans les académies, la diminution des subsides à maintes institutions culturelles et la suppression pure et simple de ceux à la Médiathèque, la révision à la baisse du calcul des pensions des artistes, la suppression probable de la subvention à l’asbl Article 27, qui permettait à un public défavorisé d’accéder à la culture (musées, théâtres, cinémas, concerts) à prix très doux. (Écoutons, ré-écoutons l’humeur musicale de Pierre Solot de ce vendredi 17 octobre.)

Et pendant ce temps-là, les grandes opérations de charité se portent bien – Viva For Life, Cap48… – c’est du grand spectacle, et nous sommes FOR-MI-DABLES ! D’année en année, hélas, elles sont de plus en plus nécessaires, de même que des actions moins médiatisées et parfois plus efficaces, puisque le nombre d’enfants mal nourris, de handicapés mal soignés et autres victimes d’une protection sociale insuffisante, augmente au fil des diminutions de subsides publics.

Ce même mardi 14 octobre, l’institut fédéral des droits humains a remis un rapport au Parlement. Ce qu’il dit n’a rien de réjouissant. Il parle d’une “érosion insidieuse et préoccupante” de l’État de droit en Belgique et s’inquiète du manque de moyens de la justice, de la multiplication des sanctions administratives, souvent en lieu et place de procédures pénales, et de la restriction de libertés fondamentales, comme le droit de manifester. Peut-on encore parler d’État de droit quand l’État (sa police) dit protéger la démocratie en s’attaquant à ceux qui la défendent ?

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Une réponse à “Une date historique ? Oui, à plus d’un titre.”

  1. Avatar de Christine Pagnoulle
    Christine Pagnoulle

    Peut-être les difficultés actuelles du gouvernement à se mettre d’accord sur des mesures budgétaires ne sont-elles pas sans lien avec cette expression massive de multiples indignations.
    Par ailleurs le conseil d’État vient de remettre un avis très critique sur certains points de l’avant-projet de loi.
    Continuons le combat !

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