[Illustration : climatechangepermacultureproject.org]
Ils ont trouvé 800 milliards pour doper la défense de l’UE en alimentant le système dette au profit d’une industrie de mort. N’en trouveraient-ils pas un dixième pour aider les agriculteurs (les vrais, pas l’agro-industrie) à s’adapter aux aléas climatiques : relocaliser la production alimentaire, recréer des infrastructures de stockage, transformation, distribution à taille humaine ?
Zoë Schlanger(Courrier international n° 1785, 23 au 29 janvier 2025, repris à The Atlantic) note que les changements en cours « sous-estiment les risques auxquels nous seront confrontés. » Cinquante ans après les premières modélisations du climat, « le monde s’est suffisamment réchauffé pour que [tous les acteurs de l’économie mondiale] veuillent désormais savoir ce qui attend leur bout de planète. » Nous allons enfin devoir tenir compte du vivant dans nos modèles mathématiques, négligé jusqu’ici alors que c’est lui qui depuis 3,8 milliards d’années a façonné la Terre, l’a rendue vivante et, sur les terres émergées, détermine l’épaisseur de la biosphère à sa couverture végétale – la temporisatrice du climat. Si l’agrobusiness détruit allègrement les sols, les fonds marins aussi peuvent être ravagés, que ce soit par la prospection minière ou par la pêche au chalut.
« La réappropriation collective de la capacité et de l’art de faire attention », comme l’écrit Isabelle Stengers, se fera si on retrouve l’optimum de résilience, de robustesse et par conséquent de biodiversité qui caractérisaient chez nous les sols et les paysages tels qu’inscrits sur les cartes topographiques de l’IGN dans les années 1960.
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