Il est urgent de se libérer de l’emprise néfaste de multinationales comme Amazon. Car si nous pouvons changer nos modes de consommation, nous devons aussi affronter ces géants collectivement afin de provoquer un changement bien plus profond.
Une autre consommation est possible
Elle pourrait reposer sur une sobriété qui tient compte des limites de notre monde mais ne nous ramène pas au « temps de la bougie ou des Amish – si cher à un certain président ». Des biens de consommation produits localement ou dans la région, dans des conditions de travail décentes.
Il faudrait amplifier la distribution dans des circuits courts : pour les produits agricoles – marchés, magasins de producteurs, GAC – et dans des commerces de proximité pour les fabrications diverses : commerces de centre-ville, librairies, petites surfaces réparties sur le territoire.
Cet autre monde peut se passer d’Amazon et des autres géants de l’e-commerce. Nous devons continuer à nous opposer par tous les moyens disponibles à tous les projets d’expansion des géants tels qu’Amazon.
Produire et consommer local, c’est aussi le propos de cette analyse d’ATTAC-Liège, où nous demandons aux pouvoirs publics de rendre plus conviviaux des outils de recherche de producteurs et commerçants belges.
En quoi les alternatives ont-elles une portée politique ?
[Extrait d’un texte d’Attac France]Attac, mouvement d’éducation populaire, a pour objectif de conscientiser les citoyens sur les ravages de l’économie ultra libérale et d’organiser la résistance notamment à la financiarisation de l’économie, au détournement de la richesse collective vers des fortunes privées et à l’ensemble des conséquences catastrophiques qu’entraîne une économie de prédation outrancière des ressources naturelles, d’exploitation généralisée d’une majorité d’humains par un nombre réduit de profiteurs.
– L’Economie sociale et solidaire rassemble des activités dont l’objet n’est pas le profit mais la mise en acte concrète d’autres valeurs. Qu’est-ce qui caractérise ces alternatives qui nous intéressent ?
• Elles ont toutes un aspect écologique, que ce soit le cœur du projet ou un « supplément d’âme ».
• Elles pratiquent des formes de démocratie, participatives, à petite échelle. Elles sont créatrices de lien social.
• Elles permettent à leurs acteurs de vivre mieux et produisent de la justice sociale, presque « par surcroît » (p.ex., un permaculteur vit mieux qu’un petit agriculteur soumis à l’agro-industrie).
• Elles occupent des territoires définanciarisés, elles se développent hors des logiques économiques libérales qui n’ont aucune prise sur elles. Elles sont une démondialisation en acte.
Par les alternatives concrètes, les citoyens se réapproprient les questions qui les concernent, interrogent leur façon de consommer, de produire, voire la place que consommation et production ont dans leur vie, et plus généralement leur mode de vie. Elles sont une manière de redonner du sens politique aux gestes quotidiens, d’avoir des pratiques où le pouvoir sur son existence n’est plus délégué mais partagé, de construire des expériences de démocratie directe, d’autogestion… et au final de reconquérir pratiquement ces « espaces perdus par la démocratie ». Les faire connaître participe au dépassement de l’idéologique libérale qui affirme qu’« il n’y a pas d’alternatives » et au changement d’imaginaire nécessaire pour remobiliser de manière positive face au défaitisme et au pessimisme. Lier systématiquement les alternatives concrètes aux mobilisations permet de dépasser une image de simple opposant au système en y adjoignant celle de semeur de possibles.
Les alternatives réinventent les lieux du politique. Le politique redevient « la chose publique » parce que s’y regroupent des citoyens d’horizons différents et les questions soulevées lors de la sauvegarde d’une ressource ou de la réinvention des aménagements dits du territoire relèvent véritablement du politique. Ainsi des nouvelles formes de gouvernance, de gestion de ces alternatives sont une construction sociale qui permet d’échapper au marché, pour acquérir de nouveaux droits ou en reconquérir comme la démocratie. C’est l’organisation de ces alternatives par des citoyens, des élus, qui garantit une certaine pérennité de la ressource et permet d’interroger comment on la consomme, comment on la produit; chacun en est partie prenante. Cela oblige à de nouvelles formes d’engagement, d’implication, de conscientisation….
Les alternatives bâtissent concrètement le nouveau monde et font reculer l’ancien, le remplace peu à peu, sur le terrain, dans l’économie, la vie sociale et les mentalités. Les alternatives locales concrètes sèment les graines d’autres mondes possibles tout en répandant des grains de sable dans les rouages du système. Elles participent à la construction d’un autre monde, que certains posent d’emblée « en-dehors du capital », ou comme de petits trous que l’on creuse au sein du capitalisme (Jacques Rancière). Leur développement n’est pas à considérer comme un réformisme social, mais comme une voie que l’on explore ici et maintenant afin de construire dans la résistance cette société radicalement nouvelle, dans la perspective d’une prise de pouvoir ultérieure qui puisse enfin tenir ses promesses.
Au-delà de l’opposition contre-productive entre les « colibris », les acteurs de l’Economie Sociale et Solidaire et les « étatistes », comment imaginer faire le lien entre ceux qui construisent des alternatives à une échelle locale ou plus étendue et ceux pour qui la prise de pouvoir est nécessaire si l’on veut effectivement changer de monde ? Sans doute faut-il donner un nouveau sens à ce qu’est gouverner en adoptant une stratégie de transformation, que ce soit au niveau des collectivités locales ou de l’Etat, basée sur:
– le développement des alternatives tout en réduisant le territoire de la finance et de l’exploitation
– l’expérimentation de nouvelles formes démocratiques.
– un processus d’élaboration continue et contradictoire remontant de « la base » pour rechercher les bons moyens à même de réaliser progressivement ce projet.
En conclusion, insistons sur l’intérêt de penser les complémentarités plutôt que les oppositions et d’inviter les militants à déployer un nouvel imaginaire tout en l’étayant de réalisations concrètes qui, au plus près des réalités locales et en lien avec les collectivités territoriales, visent à rétablir du commun là où les privatisations ont asphyxié l’initiative citoyenne en manipulant la gestion des affaires publiques au profit des plus riches. Apporter une réponse aux aspirations d’une grande partie de la population pour « le monde d’après » (la crise sanitaire), c’est en réalité proposer une dynamique crédible à laquelle chacun peut participer, c’est faire crédit à l’intelligence collective et au désir d’autonomie, c’est battre en brèche la tentation du retour à « l’anormal », c’est renchérir sur l’importance pour les adhérents et les comités locaux de s’investir dans l’élaboration et la mise en œuvre de la Révolution écologique et sociale, le fil rouge d’Attac pour ces prochaines années.
Alors concrètement ?
La première des alternatives, c’est de réduire notre consommation et de refuser de céder à la fièvre de la consommation. On peut s’aider de lectures instructives sur notre rapport à la consommation, à la démesure, l’obsession de la croissance.
Son pendant, c’est de promouvoir le développement d’une économie locale créatrice d’emploi, génératrice de lien social tout en étant compatible avec les impératifs climatiques.
Voici une liste loin d’être exhaustive d’alternatives concrètes pour toutes celles et ceux qui souhaitent se libérer d’Amazon.
Faites-nous part de vos idées d’alternatives et nous les publierons sur cette page ! (Nous ne publierons pas de commerces spécifiques, mais plutôt des initiatives plus générales, pour ne pas léser tous les autres.)
Initiatives généralistes
Add-on pour navigateur web
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Il existe un petit module pour le navigateur Firefox qui permet de trouver ces produits ailleurs ! De plus, vous utiliserez alors un navigateur indépendant soutenu par une organisation à but non lucratif.
Faire soi-même et réparer
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