Des activistes de tous bords veulent empêcher la venue d’Alibaba à Liege Airport. Comment résistent leurs idéaux face à la réalité économique et au pragmatisme politique?
Dans la neige qui balaye un champ inculte, quelques jeunes bravent le froid et traversent la plaine. Au loin, un chantier sort de la brume. Ce sont les futurs bâtiments du centre de tri de Cainiao, la filiale logistique de Alibaba. Un premier hall de 30.000 m² pour un projet qui s’étendra, à terme, sur près de 38 hectares.
Ce dimanche neigeux, le chantier est désert. Les jeunes – ils sont une dizaine – masque anti-Covid sur le nez, casque sur la tête, gilet fluo sur les épaules, se faufilent entre les barrières, puis dans le hangar en construction. Lourdement chargés, certains de gros sacs, d’autres de caméras pour immortaliser le moment, ils gagnent les toits d’où ils déploient deux gigantesques banderoles. « Alibaba, ni ici, ni ailleurs. La résistance est là », proclame l’une. « Stop Alibaba & Co, affiche l’autre en guise de signature du « méfait ». Quelques heures plus tard, la vidéo est postée sur les réseaux sociaux et relayée, des communiqués de presse envoyés. Le coup est fait!