Les employé·e·s d’Amazon qui travaillent dans l’entrepôt BHM1 du géant de la technologie, situé à Bessemer, en Alabama, participent actuellement à un vote sans précédent sur la formation d’un syndicat, qui pourrait modifier le paysage de l’organisation des travailleurs et travailleuses aux États-Unis. Si une majorité d’entre eux se prononcent en faveur de ce projet, Amazon va pour la première fois devoir reconnaître un syndicat aux États-Unis.
Ce vote a attiré l’attention des médias et de l’ensemble du mouvement de défense des droits du travail pour deux raisons. Tout d’abord, les précédentes tentatives aux États-Unis d’organisation des travailleurs et travailleuses d’Amazon et de formation d’un syndicat se sont soldées par un échec. Ensuite, dès qu’il est devenu évident que ce vote allait avoir lieu, Amazon a organisé une campagne incitant les travailleurs et travailleuses à voter contre le projet de syndicalisation.
« Je vois Amazon dans mes textos, dans notre salle de repos, et il y a même [des affiches] dans les toilettes qui nous demandent de voter [contre le syndicat] On est face à un niveau de propagande insensé », m’a dit une personne qui travaille dans cet entrepôt.
L’hostilité d’Amazon à l’égard des syndicats est bien connue et documentée, mais depuis que le Conseil national des relations professionnelles à donné en janvier aux employé·e·s du BHM1 le feu vert pour procéder à un vote par correspondance, l’entreprise s’est de moins en moins embarrassée de scrupules dans sa stratégie. Amazon a créé un site Internet [1] qui publie des avertissements comme « Les syndicats ne créent pas la sécurité de l’emploi » et qui insistent sur le coût de la cotisation syndicale.
En janvier, les travailleurs et travailleuses de l’entrepôt de Bessemer ont aussi commencé à recevoir des textos tels que « Ne laissez pas un syndicat nous diviser » et « Ne laissez pas des personnes extérieures à l’entreprise diviser notre équipe gagnante ! », m’a-t-on dit.
« Nous voulons que la procédure légale soit respectée, nous voulons la sécurité au travail, et par-dessus tout nous voulons qu’on nous respecte »