Une analyse de Nicolas Franka, économiste et membre d’Attac Liège

On associe souvent la comptabilité à une matière froide et sans âme, dénuée d’interprétations ou de toute connotation morale. Un travail précis de scribes qui collectent, arrangent et rapportent des informations chiffrées.

Pourtant, l’histoire comptable est centrale à l’évolution des sociétés humaines. Candidat au titre de plus vieux métier du monde, le comptable tient par sa pratique et sa position sociale une place primordiale dans la hiérarchie des
institutions.

Outil de régulation par excellence, tant par nature que dans ses effets, et lieu de consécration des rapports de force, la comptabilité a une importance manifeste. En soi, elle n’apporte pas de réponse aux inégalités sociales et économique, toujours croissantes, ni à la raréfaction des ressources naturelles. Pourtant il est concevable qu’en modifiant la perspective et son champ d’application, elle pourrait sinon corriger les injustices à tout le moins contribuer à la prise de conscience de la finitude de notre monde.

Dans ce contexte de menaces sur les conditions de vie collective sur terre, un changement de paradigme tend à s’opérer. Le « tout à la croissance » a du plomb dans l’aile et se confronte à la réalité matérielle inconnue des modèles économiques.

Cette analyse met en évidence le caractère politique de la comptabilité établi à travers les millénaires. Elle pointe son caractère arbitraire car fruit du droit et d’une perception biaisée du monde ainsi que son rôle primordial pour gérer
durablement nos ressources et satisfaire les besoins fondamentaux de l’humanité.

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